Le nom « Brigades du Tigre » vient du surnom de Clemenceau, « le Tigre », qui lui a été donné dans les années 1880 en raison de la manière souvent brutale avec laquelle il traitait ses adversaires politiques.
Ces « Brigades du Tigre » étaient au nombre de douze à l’origine, puis quinze par le décret du 31 août 1911 (brigades de Rennes la 13e, Montpellier la 14e et Nancy la 15e). Elles étaient implantées dans les principales villes de province. Chacune d’entre elles était dirigée par un commissaire divisionnaire, assisté de 3 commissaires de police et commandant quinze à vingt inspecteurs qui effectuaient leur travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre en se relayant par groupes de cinq. L’effectif initial est composé de 168 policiers (12 commissaires divisionnaires, 36 commissaires et 120 inspecteurs). Ainsi, leur activité continue dans leurs enquêtes, surveillances et filatures optimisaient l’efficacité de leur mission et maintenaient une pression constante sur le banditisme.
À l’origine des Brigades du Tigre se trouve l’évolution de la société, de la technologie et du banditisme, comme le souligne l’introduction d’un des épisodes de la série télévisée :
« 1907. En ce début de siècle où la vie se transforme au rythme accéléré d’une industrie triomphante, les structures traditionnelles de la vieille société se brisent chaque jour davantage derrière la façade de la Belle Époque. La criminalité augmente dans des proportions d’autant plus inquiétantes qu’une délinquance nouvelle est née qui s’appuie, elle, sur le progrès technique et fait échec à une police archaïque dont les méthodes et le matériel n’ont guère évolué depuis Vidocq. Un chiffre est plus éloquent que tout : au cours de l’année 1906, 103 000 affaires criminelles et correctionnelles ont été classées sans que les auteurs aient pu être identifiés. L’année 1907 s’annonce pire encore. Il y va de la sécurité des villes et des campagnes. »
Les Brigades du Tigre, à l’image de leur fondateur Georges Benjamin Clemenceau, étaient autant un outil de répression contre le prolétariat révolutionnaire de l’époque, que de lutte contre le banditisme ordinaire.
Les brigades mobiles étaient composées d’hommes entraînés à différentes techniques de combats, dont la savate (ancêtre de la boxe française) et la canne.
Ce corps de police spéciale est aussi le premier du monde à mettre en pratique contre le crime toutes les ressources de la science moderne. Ainsi, outre leur bonne condition physique, les « hommes du Tigre », comme on les appelle, bénéficiaient des dernières méthodes d’investigations techniques et de la modernisation du fichage des criminels (fiches anthropométriques avec empreintes digitales).
Cette nouvelle police d’élite disposait de tous les moyens modernes pour atteindre leurs objectifs : télégraphes, téléphones, et bientôt automobiles.
(Wikipédia)